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Voyage de reconnaissance : un premier pas vers votre installation

Vous avez travaillé dur pour identifier les critères de choix de votre futur pays d’accueil (cf. article). Et bingo ! Vous en tenez un. Toutes les informations que vous avez accumulées, les contacts que vous avez pris vous donnent un aperçu virtuel de ce pays.

Maintenant, arrêtez d’imaginer ce que pourrait être la vie là-bas. Achetez vos billets et préparez cette “première” reconnaissance. De souvenir, en Février 2019, nous identifions notre cible, le Panama, et le 13 mars 2020 nous embarquions pour notre première visite.

Lors de votre préparation, gardez en tête que vous y allez pour prendre la température du pays. Immergez-vous dans des activités que vous vivrez une fois installé. Voici quelques idées que nous avons appliquées :

  • Louez une voiture

Cette expérience de conduite vous permettra d’appréhender le code de la route local, de vous habituer à l’état des axes routiers et surtout au comportement des autres conducteurs.
Les principaux axes routiers du Panama sont dans un état convenable. Je ne peux pas en dire autant des axes secondaires, pour lesquels un véhicule à quatre roues motrices serait plus adapté. Comme aux États-Unis, il n’y a pas de rond-point sur les axes principaux mais des “returno” et des espaces pour couper la voie d’un côté à l’autre. Soyez donc vigilant, même si les panaméens ne vous pousseront pas.

Quoi qu’il en soit, avant de partir prenez connaissance des règles de conduite et de sécurité que votre guide de voyage aura listé dans son chapitre “Transport”.

Permis international
Pour circuler sur les routes du bout du monde, de nombreux pays vous demanderont un permis international. Vous pourrez en faire la demande auprès des administrations de votre pays(France : service.public.fr). Au Panama, votre permis de conduire d'origine est autorisée pendant 90 jours.

Pour la location de votre véhicule, vous aurez l’embarras du choix. Prenez juste le temps de comparer les prix et de lire les petites lignes des conditions de location.
Pour notre part, tout c’est bien passé que ce soit avec BUDGET ou TOUT PANAMA. Créé par Marc, ce réseau solidaire vous apporte des conseils et vous partage des bons plans pour réussir votre voyage au Panama.

Côté carburant, celui-ci est encore très abordable au Panama (prix à la pompe dans le monde). Et oui ! Toutes les populations ne sont pas prises pour des vaches à lait !

  • Prenez les transports en commun

Non, ce n’est pas contradictoire avec l’idée précédente ! Les transports en commun restent les moyens les plus utilisés par la population locale pour se déplacer dans les villes. Prendre le métro, le bus vous permettra d’observer les locaux, ce que l’autonomie de la voiture ne vous permet pas. Osez les interpeller, pour vous orienter par exemple, cela vous donnera une idée de leur amabilité et de leur sens du service.

Voici une petite anecdote vécue dans le métro panaméen :

Un mardi matin, nous décidons de partir tôt, direction “Albrook” – Grande station de transport national. Arrivés à la station “Via Argentina”, nous nous rendons compte que nos cartes de déplacement sont déchargées. Hop ! Direction les bornes automatiques pour remettre des crédits sur nos cartes. Et là, rien à faire, la machine ne veut pas charger nos cartes. Il est 7h00 du matin, l’accueil de la station ouvre à 9h00 et le peu de panaméens qui passe se rend au travail.

En l’espace d’un quart d’heure 3 personnes sont venues à notre aide, sans que nous demandions quoi que ce soit :

– la première a libéré rapidement sa borne pour que nous testions la sienne, en vain ;

– la seconde a pris notre carte, la mise dans sa borne, a essayé nos pièces, puis a sorti des pièces de sa poche pour tester, en vain (je tiens à préciser que la borne ne rendait pas les pièces !) ;

– la troisième a frotté notre carte, a sorti des pièces de sa poche pour tester puis nous a montré une petite ligne affichée en bas de l’écran et nous a expliqué que notre carte devait être démagnétisée. Elle nous a alors montré comment acheter une nouvelle carte sur la borne.

… tous veillent les uns sur les autres. On rend volontiers service, on rend la pareille et on ne l’oublie pas. […] on a parfois l’impression que le pays n’est qu’un immense village étendu.

Panamá – Lonely Planet (ed. 2019)
  • Louez un logement entier

Le service d’étage, la blanchisserie, le spa… c’est relaxant mais ce n’est pas votre quotidien ! La location d’un appartement ou d’une maison dans un quartier résidentiel vous immergera dans votre future vie d’immigré. L’application Airbnb est vraiment top pour dénicher ce type de logement.

En fonction du pays, vous apprendrez à gérer les ressources naturelles et les énergies, au sein du logement.
Au Panama, tous les districts ne disposent pas d’ouvrage de captage, de filtration et de traitement de l’eau. L’eau disponible au robinet peut donc ne pas être potable. Il faudra apprendre à laver vos légumes à l’eau bouillie, à faire une réserve de bonbonnes d’eau potable… Et quand vous serez installé définitivement, renseignez-vous sur les systèmes individuels de filtration, ça sera plus simple pour votre quotidien.
Vous devrez peut être également apprendre à vivre avec des énergies fluctuantes. Au Panama, le réseau de distribution électrique n’est pas de dernière génération, les coupures de courant sont donc monnaie courante. Si vous ne disposez pas d’un générateur de secours, il faudra faire des réserves de bougies pour éclairer vos soirées.

  • Faites les courses

Comme vous aurez loué un logement entier, il va falloir faire vos courses de produits alimentaires, d’hygiène et d’entretien. Foncez dans les supermarchés et les marchés de produits frais, vous y rencontrerez vos voisins, améliorerez vos compétences linguistiques et contribuerez à votre insertion sociale.

Si vous avez déjà voyagé, vous vous êtes certainement rendu compte que vouloir manger “occidental” à l’étranger coûte cher, très cher. Pour réduire vos dépenses, le mieux sera de manger local.
Le maïs est l’aliment de base de la cuisine panaméenne. Vous trouverez également facilement du riz, du manioc, des bananes plantains, du poulet, du poisson et de nombreux légumes. Il ne vous reste plus qu’à apprendre à les cuisiner !

Albrook Mall – Panama City

Rendez-vous aussi dans les “mall” à l’américaine. Non pas pour refaire votre garde-robe mais pour repérer les prix pratiqués sur le mobilier, l’électroménager… Cela vous permettra de déterminer le coût de de la vie de votre futur pays d’accueil et de prévoir votre budget de départ.

Et pourquoi pas vous rendre aussi dans un garage automobile.

  • Découvrez la vie locale

Pendant votre voyage de reconnaissance vous aurez bien évidemment envie de découvrir les incontournables du pays. Mais ce n’est pas forcément là que vous rencontrerez la population locale et que vous découvrirez ses us et coutumes.

Commencez par visiter le quartier cela vous permettra de vous positionner sur les critères de recherche de votre future habilitation : distance des écoles, des transports en commun, du boulot, situation (banlieue, campagne…).

En flânant dans les rues, vous tomberez certainement sur des affiches annonçant une kermesse, un repas de quartier, un concert de rue, un concours de jeu… Là, ce sera votre plus belle immersion. Si vous vous sentez comme chez vous, c’est gagné !

Et pour clôturer cette journée, arrêtez-vous dans une petite échoppe, celle qui ne paye pas de mine mais d’où les odeurs vous mettent l’eau à la bouche. Pour ma part, je prends toujours les plats que je ne comprend pas ; ce sont souvent mes plus grandes découvertes culinaires. Au Panama, les “fonda” sont devenus mes refuges gastronomiques :).


Au-delà des activités, votre voyage de reconnaissance peut porter sur :

  • la situation interne

Nous ne l’avions pas prévu mais notre premier voyage au Panama s’est déroulé au commencement de la crise sanitaire de la Covid-19.
Nous atterrissions le 13 mars 2020 et 3 jours plus tard le gouvernement panaméen fermait ses frontières. S’en suivirent la fermeture des parc nationaux, des plages, des restaurants… la mise en place d’un couvre-feu et la limitation des sorties à 2 heures par jour selon son dernier numéro de carte d’identité.

Nous découvrions donc le Panama en gestion de crise. Et il faut dire que nous l’avons vécu plutôt sereinement. Tous les soirs, le gouvernement diffusait un bulletin pour informer sa population de l’avancement du virus dans le monde et dans le pays. Cette information était factuelle et multidisciplinaire. Les directives énoncées la veille étaient rapidement appliquées (mise à disposition de gel hydroalcoolique dans le métro et à l’entrée des lieux fermés, port du masque dans les lieux publics) et ce dans un respect total de la population.

La population, parlons-en. Les panaméens ont eu le cœur sur la main tout au long de notre présence dans leur pays. Les commerçants ont continué à nous ouvrir leur porte, les taxis nous ont refusé aucune course, les promeneurs nous renseignaient si besoin, les gérants d’hébergements nous informaient de la situation et prenaient de nos nouvelles. Bref, merci de nous avoir montré que l’on pouvait compter sur vous en cas de crise.

  • le temps et l’espace

Saviez-vous qu’en Finlande le soleil ne se couche jamais totalement en été ? Qu’au Canada les températures peuvent descendre sous les -40°C en hiver ? Qu’en 25 minutes vous aurez fait le tour de l’île de la République de Nauru en voiture ? Tout ça pour dire que certains pays ont des conditions très différentes de votre pays natal, qui peuvent s’avérer difficile à vivre lorsque l’on est pas habitué. Le voyage de reconnaissance peut également permettre de les découvrir et de savoir si vous êtes prêt à les affronter au quotidien.

Pour notre second voyage au Panama, nous sommes partis au mois d’août, en pleine saison des pluies. On le confirme, chaque après-midi, il pleuvait mais les températures ne sont jamais tombées en dessous les 25°C. Six mois dans l’année notre vie sera donc rythmée par les éléments. Il nous semble que c’est une bonne manière d’apprendre à ralentir, de reporter à plus tard ce qui ne peut être fait le jour même, d’imaginer le temps autrement. Vous l’aurez compris, les pluies tropicales n’auront rien changé à notre motivation.

Mettez le son !

Le voyage de reconnaissance est complémentaire à votre recherche documentaire et est une étape clé dans votre décision de départ définitif. Il ne répondra pas à toutes vos questions mais vous permettra de partir en connaissance de cause.

Bons préparatifs !

Et vous ? Où en êtes-vous de votre reconnaissance ?

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